J'étais pourtant fermement décidé, cette année, à ne pas lire la chronique tauromachique qui encombre périodiquement les colonnes du Monde, préférant laisser l'exaltation du sang, de la torture animale et du machisme brillantiné à quelques hypothétiques aficionados…
Mais voilà, la pagination de mon quotidien m'avait tendu un piège et, fuyant la bourse, je trébuchai sur la gymnastique pour finir lamentablement sur quelques lignes bien mal inspirées de Francis Marmande qui, décidément, ferait bien de s'en tenir aux critiques de jazz. Comment ne pas réagir aux affirmations pleines de non-sens qui s'étalaient sur cette page ?
Comment accepter que les bravades puériles, adolescentes, de quelques bellâtres sanglés dans des costumes kitsch puissent être décrites comme "aussi chargées d'esprit qu'un conte de Voltaire" ? Comment croire que des pics de métal enfoncés dans les chairs d'un animal sensible puissent "raconter la pure joie d'exister" ? Où peut-on voir dans ce carnage alourdi d'or et de simagrées traditionalistes "la défaite du fascisme et de la laideur" ? Où peut-on voir "le contraire de la cruauté" dans ce jeu à mort qu'un seul des deux a choisi de jouer ?
Le Monde, comme beaucoup de médias, contribue à entretenir le mythe carrément glauque des toreros, hommes seuls face à la bête sauvage… Pourtant, il s'agit d'un "spectacle" des plus cruels et des plus dégradants où tout est factice, souffrance de l'animal mise à part…
Dangereuse la corrida ? Oui, mais seulement pour les taureaux… De 1948 à 1993 on a relevé 4 décès de toreros pour… 136134 taureaux tués. Mais l'on continue de nous faire croire que "le taureau a sa chance"…
Spectacle factice car tout est joué d'avance : le taureau est préparé de telle façon que les risques deviennent ultra-minces pour le torero. Alors là, tenez-vous les tripes car ça devient carrément gerbant : avant d'entrer dans l'arène il n'est pas rare, comme le confirment des autopsies vétérinaires, que le taureau reçoive quelques sacs de 100 kilos sur le dos, histoire de le casser un peu… Il a auparavant subit l'afeitado qui consiste à lui raccourcir les cornes (opération pratiquée à vif, naturellement…) Olé !
Parfois drogué, il est ensuite balancé dans l'arène. Là, le picador intervient… Sur son cheval, à l'aide d'une lance d'environ 2,50 m de long, il va venir charcuter l'échine du taureau de façon à ce que celui-ci ne puisse plus relever la tête trop facilement… au passage, cela déclenche évidemment une hémorragie interne qui contribue à affaiblir encore un peu l'animal.
Et puis le torero intervient… On assiste alors à l'épisode des banderilles (2 ou 3 paires ) plantées avec force simagrées dans les chairs de l'animal déjà passablement affaibli… Puis vient la mise à mort à l'épée, qu'il faut répéter si le bourreau a été maladroit. Voilà la réalité de ce massacre "aussi chargé d'esprit qu'un conte de Voltaire" selon le chroniqueur du Monde…
Si vous voulez en savoir plus sur cette boucherie qui prend le masque de la culture : http://membres.tripod.fr/sanchez/corrida.html
...et pour voir les pires beaufs en photo
:
http://perso.wanadoo.fr/trompetillo/page3.html
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